La phase politique de la crise et notre responsabilité.

Si la crise financière a fait dire que la planète finance entrait dans l’inconnu, nous pouvons dire qu’après les conséquences économiques et sociales, nous entrons dans la phase politique et qu’elle aussi entre dans l’inconnu. L’actualité, chaque jour, montre un monde de plus en plus instable et le dramatique déni des gouvernants.

L’occident, par sa cupidité et la corruption corollaire, par son irresponsabilité égocentrique, par la démission du politique soumis aux lobbys industriels et financiers, par sa vision court-termiste et surtout par le retour au « business as usual » comme si « de rien n’était » a provoqué la colère des peuples, révoltés par l’injustice, l’aveuglement coupable et l’affaiblissement démocratique.

L’affaiblissement des USA, le soutien à Israël, la diffusion par Wikileaks des rapports diplomatiques américains, l’embourbement de la guerre en Afghanistan, la mise en évidence de l’absurdité, de la désunion et de l’inconsistance politique de l’Europe soumise aux caprices des marchés, la montée en puissance des pays émergents, entraînent une déstabilisation du monde et la désignation de l’occident comme coupable et indésirable…Cet occident donneur de leçon révèle sa turpitude et sa faiblesse démasquée !

L’influence occidentale est rejetée par les pays du « sud », les anciennes colonies règlent leur compte et affichent leur volonté de souveraineté et leur désir de nous…virer. La chine pratique subtilement « sa guerre » de leadership en coalisant des « partenaires » économiques, grâce aux montagnes de dollars accumulés et, semble-t-il, un certain art à piller l’innovation technique occidentale. Elle va même jusqu’à « sauver » ce que certains appellent les PIGS (cochons !) européens…

La chine pratique la « guerre douce » pendant que l’occident s’abandonne au « monstre doux » du consumérisme, du libre échange..faussé, de l’individualisme, avec la complicité d’un personnel politique médiocre ou complice et refuse la réalité d’un système pervers et moribond !

La faiblesse occidentale est instrumentalisée par les fanatiques religieux, qui trouvent là l’opportunité d’étendre leur influence et leur haine d’une société « décadente », impérialiste et prédatrice. N’oublions pas que la Chine a fait preuve de plus de tolérance, sur son territoire, vis à vis de l’islam que des autres religions, ne cherchant pas à l’éradiquer totalement, afin de ne pas encourager le séparatisme et de favoriser ses relations diplomatiques avec les pays musulmans. Il y aurait 30 millions de musulmans pratiquants en Chine. En occident, à l’inverse, on observe depuis Bush une cristallisation anti-islam, désigné comme bouc émissaire…Le retour des Républicains aux USA n’arrangeant pas les choses et détruisant les efforts d’Obama d’ouverture, de réformes et de nouvelle gouvernance mondiale. L’Europe montre une montée des partis d’extrême-droite et des gouvernements « modérés » tentés par l’alliance, jusqu’en France…
Ainsi l’occident poursuit une politique devenue suicidaire et ridicule de « gros sabots » imbus de leur supériorité !

Intuitivement, nous savions tous que nous étions à un moment charnière de l’histoire, l’occident triomphant est feu, et, maintenant, nous en avons la preuve. La solution passe-t-elle par une crispation vaniteuse si ce n’est belligérante sur un passé révolu, sur le repli identitaire, sur le rejet de « l’étranger », sur l’escalade de la provocation et de la violence, sur le déni des ravages de la globalisation financière, de la compétitivité forcenée et du libre-échange, sur la rigueur aveugle et comptable, sur la manipulation des peuples, le refus du débat afin d’asseoir une ploutacratie cupide et dépassée ?

Il y a urgence à ce que les peuples désignent des hommes d’Etats et D de Villepin a, de nouveau, prouvé avec son commentaire de l’affaire des otages au Niger, qu’il en faisait partie par sa compréhension du monde devenu multilatéral.

Les peuples ont cette énorme responsabilité afin qu’au XXIème siècle, nous fassions enfin preuve d’intelligence et ne refassions pas toujours les mêmes erreurs, ni ne tombions dans les mêmes pièges du conflit binaire optant pour la force au détriment de la solidarité. Les perdants sont toujours les peuples…

Nous devons tous en prendre conscience et nous engager. S’il y a une « guerre » à faire, c’est uniquement celle-là, pacifique !

C'est, en effet, la bataille des anciens contre les modernes, du vieux monde contre le nouveau, d'une pensée périmée contre une pensée actualisée, d'une pensée binaire, conflictuelle et politicienne contre une pensée complexe, pacifiste et humaniste, d'une gouvernance verticale à une gouvernance horizontale....

Et pour cela, il faut beaucoup de pédagogie...Ne comptons pas sur le "microcosme" pour le faire !

L'analyse de Lib' est empreinte d'une certaine justesse et appelle à la conscience collective...mais en marge des qualificatifs, j'interpelle les pensées les plus aiguisées à ce qu'il existe une véritable politique d'anticipation. En marge de certaines conceptions, plus philosophiques en matière de travaux, les commissions parlementaires en termes de projet sont, la plupart du temps galvaudées, et ne représentent que trop souvent une énième ressource à l'endroit de nos élus..
Il n'existe, à mon sens, que deux politiques possibles...Celle du quotidien incontournable et celle, plus laborieuse, d'anticipation pour préparer un meilleur avenir. Sans contruction et aboutissement des projets, il ne saurait exister de stabilité, cette dernière étant nourricière pour les profanes que nous sommes...

oui, Camille, une société à qui on ne laisse le choix qu'entre la résignation et la révolte est une société "morte".

La politique se définit par l'anticipation et non uniquement par la gestion aveugle du court-terme d'autant plus inadéquate qu'elle est coupée de la société et alliée à la sphère économico-financière.

Le politique se doit d'accompagner et, au mieux, d'anticiper l'évolution des sociétés.

Ce n'est plus le cas depuis qq années et nous arrivons à une tension dangereuse.

La mise en scène de la démocratie par l'artifice de "commissions" ou autres comités théodules ne trompera plus longtemps.

Le lien entre les gouvernants et les citoyens doit être rétabli.

Un article intéressant : http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/02/02/un-immense-besoin-d-education-populaire_1473891_3232.html

Encore faudrait-il que la peur des dirigeants vis à vis des "peuples" soit dépassée....car la peur est partagée. Il ne s'agit pas "qu'elle change de coté", il faut qu'elle disparaisse et se transforme en un projet collaboratif.

Tout l'art du compromis et pas de la compromission...