Lee73 Admin
Messages : 603 Date d'inscription : 04/03/2010 Age : 67 Localisation : St Jean de la Porte
| Sujet: Etats-Unis, 2012 : Reagan ou Goldwater ? Dim 14 Aoû - 12:14 | |
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2012 sera donc une année charnière aux Etats-Unis comme en France ! L'actuel locataire de la Maison Blanche, le démocrate Barack Obama, devrait être logiquement investi par son parti. Mais contrairement aux présidents précédents en quête de réélection, il lui faudra probablement investir beaucoup de temps, d'argent et d'énergie pour rassembler le camp de ses électrices et électeurs dès l'étape des primaires.
Car les prétendants du camp adverse, les républicains, sentent bien que l'actuelle administration est fragilisée sur le triple terrain de l'enlisement extérieur (Irak, Afghanistan), de la situation économique (déterminant majeur lors des présidentielles US) et du surendettement qui obère le statut de première puissance mondiale.
Candidate officiellement déclarée, Michele Bachmann, la congresswoman représentant le 6e district du Minnesota à Washington est membre du Tea Party, mouvement ultraconservateur opposant la légitimité des états de l'Union face à un état fédéral vilipendé et assimilé à de modernes Sodome et Gomorrhe.
Plus sérieuse est l'hypothèse Rock Perry, gouverneur du Texas (il avait succédé en 2001 à Georges Walker Bush, élu président). L'homme est un conservateur bon teint, farouche partisan de la peine de mort (il compte plus de 200 exécutions capitales depuis qu'il est en fonction), totalement dévolu aux thèses ultralibérales (allègement des impôts au détriment des budgets sociaux) et opposant déterminé aux dérives d'un état fédéral jugé trop interventionniste...
Les stratégies républicaine et démocrate semblent lorgner toutes les deux vers le passé, avec des références bien entendu très différentes !
Pour les républicains, c'est le souvenir de la vague ultralibérale incarnée par Ronald Reagan qui balaye le sortant démocrate Jimmy Carter en 1980 : le retour de "l'Amérique d'abord" et le laissez-faire économique : la sensibilité centriste et sociale du parti de l'éléphant semble devoir s'effacer devant les rigidités idéologiques. Ce n'est pas l'un des moindres paradoxes de constater que l'issue des élections de novembre 2012 dépendra beaucoup du positionnement idéologique du "ticket" républicain !
Pour les démocrates, ce sera plutôt réitérer l'exploit de la présidentielle de 1964 lorsque le sortant, le démocrate Lyndon Baynes Johnson avait totalement laminé son challenger, l'ultraconservateur républicain Barry Goldwater : le parti de l'âne risque alors de privilégier la forme (la seule critique du risque républicain) sans proposer un fond réellement alternatif.
Le choix va essentiellement dépendre des souhaits et attentes de l'électorat : vider un peu plus de son sens l'idée d'une Union solidaire avec une classe moyenne réduite à la portion congrue, bref la victoire définitive de Wall Street et des 50 légitimités étoilées, ou retrouver les accents "rooseveltiens" du combat contre l'injustice et l'oppression en prenant en compte les souffrances de Main Street et la restauration du rêve américain basé sur cette "égalité des conditions" qu'Alexis de Tocqueville évoquait dès la première ligne de son ouvrage "De la démocratie en Amérique".
Quelle idée l'Amérique a-t-elle de son propre avenir ? | |
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