Dominique de Villepin invité d'Anne-Sophie Lapix sur Canal+

Le principe de l'émission Dimanche+ est connu : la journaliste Anne-Sophie Lapix "balaye" l'info de la semaine écoulée et demande à son invité de réagir autant que de besoin sur les différents sujets abordés.

Ce dimanche 13 février le menu médiatique était copieux et son invité, Dominique de Villepin a souhaité commenter les conditions du départ de l'ancien chef de l'Etat égyptien Hosni Moubarak en insistant sur le caractère pacifique de cette révolution et évoquant les leçons que viennent de nous donner les peuples tunisien et égyptiens, leçons dont nous devrions aussi tirer profit.

A la question de la blonde journaliste sur une extension possible de ces révoltes de la rue en Algérie, Dominique de Villepin a admis qu'une telle évolution était parfaitement plausible car il y avait encore beaucoup de blocages sociaux, économiques et politiques dans cette partie du monde avec une jeunesse désireuse de jouir pleinement de leurs droits.

Sur les avoirs douteux accumulés par les familles Ben Ali et Trabelsi, Dominique de Villepin propose la mise en place à l'échelle internationale d'une réglementation susceptible d'éviter ces spoliations dès l'arrivée au pouvoir des dirigeants et souhaite que la France, pendant cette année de présidence du G20, en soit à l'origine.

Il a regretté par ailleurs que les difficultés d'appréciation des situations en Tunisie et Egypte aient empêché une plus grande réactivité de la diplomatie française, rappelant que le Général de Gaulle s'était constamment opposé au monde bipolaire né de l'après Seconde guerre mondiale et que Jacques Chirac avait aussi combattu le monde unipolaire de l'après chute du Mur de Berlin et de l'après 11 septembre 2001. Cette frilosité de notre action internationale est largement basée selon lui sur la peur du lendemain et d'un islamisme instrumentalisé, sur le confort trompeur et impossible d'un statu quo mais aussi sur un manque de confiance de la France en elle-même et envers le reste du monde.

Concernant la rencontre du 24 février avec l'actuel locataire de l'Elysée, Dominique de Villepin affirme qu'il fera part à son interlocuteur des pistes jugées importantes pour que la France réussisse sa présidence du G20.

Lorsque Anne-Sophie Lapix lui pose la question "Avez-vous des points communs avec Nicolas Sarkozy" la réponse lapidaire claque comme drapeau au vent "Peu ou pas !". Il réitère son inquiétude de voir notre pacte républicain s'effriter et soutient qu'il nous faut sortir de la logique de peur, du tout sécuritaire et rendre l'espoir à notre jeunesse.

Peu convaincu par la prestation jeudi de Nicolas Sarkozy, l'ancien Premier ministre constate que depuis mai 2007 la bataille pour l'emploi n'a pas été menée avec assez de ténacité, rappelant que durant son passage à Matignon le nombre de demandeurs d'emploi avait diminué de 600.000.

Face à un sujet éprouvant sur les camps insalubres dans lequel vivent les Roms, le Président de République Solidaire admet que le découragement peut apparaître lorsque la politique se contente d'effets d'annonce ou de simplement déplacer les problèmes sans s'attacher à les résoudre.

Interrogé sur 2012, Dominique de Villepin fera part de ses intentions durant le dernier trimestre de cette année, voire même au début 2012, et déclare croire de moins en moins à "l'homme providentiel", au vu de la complexité des tâches et des enjeux. Il souhaite la constitution d'un gouvernement de rassemblement national, comme un écho au fameux Conseil National de la Résistance, creuset dont le programme permit au pays de retrouver le chemin du renouveau après 1945…

N'ayons pas peur !