Alors même que
le Peuple en Tunisie et Egypte montrait le chemin de la sortie à leur despote, nos excellences européennes poursuivent, comme si de rien n'était, leur politique ultralibérale de serrage de ceinture et de casse des pouvoirs nationaux. La maison brûle et ils regardent ailleurs…
En mai dernier le FMI, la Banque Centrale Européenne et l'Union européenne avaient accordé un prêt de 110 milliards € destinés à venir en aide à la Grèce dont l'endettement atteignait alors 300 milliards.
Les conditions d'obtention en étaient drastiques et se sont traduites pour le peuple grec par une augmentation sévère de la TVA, le gel des salaires et des retraites, les privatisations à la hussarde et des coupes sombres dans les budgets.
En 9 mois, douloureuse gestation, la Grèce a réussi à réduire de six points de pourcentage le déficit de ses finances publiques. Pour le déblocage de la quatrième tranche du prêt (15 milliards €),
les trois bailleurs en ont rajouté une couche et demandent une nouvelle fournée de privatisations de 50 milliards € d'ici 2015 (dont 15 milliards avant 2013).
Selon France Info, ces nouvelles exigences ont conduit le gouvernement hellénique à déclarer
"Nous sommes dans le besoin, mais nous avons aussi des limites. Nous ne négocierons les limites de notre dignité avec personne", communication faite ce samedi par George Petalotis, porte-parole du gouvernement grec. Et de poursuivre :
"la conduite des représentants de l’UE, du FMI, et de la Banque Centrale Européenne a été inacceptable". Les nouvelles exigences des institutions financières à l’égard des grecs apparaissent donc comme un coup dur pour le gouvernement de Georges Papandreou, qui a annoncé refuser la vente de terres appartenant à l’Etat. La presse a elle aussi vivement réagi. Ainsi, on peut lire ce samedi en une du quotidien pro-gouvernemental Ta Nea :
"Les boss sont devenus fous".
Oui ils sont devenus fous nos dirigeants européens ! Et sous la houlette de la Chancelière Merkel, l'Allemagne est en train de dicter sa conduite à une Union européenne qui devrait désormais plutôt s'appeler
Union bismarckienne ! Avec l'approbation de notre l'actuel locataire de l'Elysée, devenu caniche à sa mémère (souvenons-nous des quolibets et qualificatifs canins accrochés à Tony Blair suite à l'alignement aveugle de la politique britannique sur les errements bushiens en politique étrangère…) les pays membres de l'Union se dirigent tout droit vers
une intégration au pas de l'oie via le pacte de compétitivité.
Le
pacte de compétitivité est un fourre-tout où l'on trouve le relèvement de l’âge de la retraite, un plafonnement constitutionnel de l’endettement (ils devraient relire Keynes les gueux), une même assiette pour imposer les bénéfices des sociétés ou encore la fin de toute indexation des salaires sur l’inflation, etc. Et avec pour
"critère, l’État le meilleur", comme l’a indiqué Angela Merkel, sans citer son pays. Le "Deutschland über alles" n'est décidément jamais loin…
Le principe de
transmission a priori des projets de budget nationaux à la Commission de Bruxelles avant même qu'ils ne soient présentés et discutés par les parlements nationaux est désormais une chose acquise.
Et le voluptueux
Dominique Strauss-Kahn, Directeur général de ce FMI qui est en train d'étrangler la Grèce, d'apporter sa pierre précieuse à l'édifice en proposant, à Francfort lors d'un colloque,
"la création d'une autorité budgétaire centralisée, aussi indépendante politiquement que la Banque Centrale Européenne" ! Les états n'auront plus aucune marge de manœuvre ! Après la fin de la politique monétaire voici celle des politiques budgétaires.
Mais monsieur le DG du FMI, que comptez-vous faire après vous être confortablement installé dans les moelleux fauteuils des palais nationaux ? Car si j'en crois les fausses confidences de votre moitié, Anne Sinclair, qui ne souhaite pas que vous fassiez un second mandat, confidences qui agitent le Landerneau socialiste (notre démocratie en est-elle arrivée si bas dans le débat d'idées…) sans que l'on connaisse pour autant l'opinion sur le sujet du concierge du FMI ou de la personne chargée de vous apporter votre tisane vespérale, donc si j'en crois la Dame Sinclair, qui doit être bien informée car journaliste de profession, vous auriez la prétention de vous présenter en 2012, après avoir courageusement déserté les combats internes au PS pour aller palper vos 372.394 € annuels nets d'impôt à Washington et qui vous permettra de percevoir une retraite annuelle de 60.000 € dès 2015.
Vous présenter certes, mais pour faire quoi ?
Jouer les sybarites sur notre dos, nous la faire "les rois fainéants - le retour" ?
Parcourir le monde dans notre Airbus A330 pour aller visiter (avec votre cour) les potes que vous vous êtes faits durant votre mandat à la tête du FMI ?
Toucher votre paye et vous occuper du recrutement des stagiaires féminines de l'Elysée ?
Ou terminer le travail entamé par l'actuel locataire de l'Elysée et nous conduire tout droit vers cette gouvernance mondiale calme et heureuse ?
Désolé mais nous n'avons plus les moyens ni l'envie d'entretenir une telle pétaudière !Pour paraphraser nos sœurs et frères tunisiens et égyptiens, je jetterais aux Merkel, Sarkozy, Strauss-Kahn, Ashton, Rompuy, Trichet et consort :
"Dégage !".