C’est une question posée en 1997 par un économiste américain, Dani rodrik , qui n’avait pas trouvé beaucoup d’écho dans cette époque triomphante d’internationalisation des activités productives, commerciales et financières, le tout célébré dans un TINA d’une mondialisation heureuse et du bonheur pour tous. Mais 15 ans plus tard, crises aidant, la donne a changé…
Dani Rubrik pose en 2011 un dilemme intéressant : pour lui, on ne peut avoir à la fois une hypermondialisation, des Etats-Nations qui conservent un espace national de décisions politiques, et la démocratie.
Si l’on accepte des Etats inscrits dans une mondialisation toujours plus poussée, alors leurs décisions ne consisteront plus qu’à vouloir attirer les entreprises et l’épargne mondiale au détriment de la préférence démocratique pour la protection des emplois, des revenus, de la stabilité financière, de l’Etat-Providence, etc….C’est la tentation d’un monde ultralibéral.
Si l’on accepte l’hypermondialisation et que l’on veut néanmoins la démocratie, il faut alors abandonner l’Etat-Nation et passer à la gouvernance mondiale pour bâtir une autorité politique qui soit de même niveau que celle des marchés.
Conclusion : si l’on souhaite conserver l’Etat-Nation et la démocratie, il faut refuser l’hypermondialisation. Il reste le repli national ou la mondialisation modérée.
Les périodes de libéralisme fou suscitent toujours un contre-mouvement en faveur d’un contrôle des marchés mais il faut éviter des contre-mouvements autoritaires ou belliqueux….comme le montre l’histoire.
Face à la tentation dangereuse du repli sur soi, un modèle est à inventer de mondialisation modérée qui préserve la paix, la démocratie et la coopération nationale.
C’est le défi de ce début de siècle et le débat démocratique ne doit pas être occulté en France, lors de la Présidentielle. Les candidats doivent être clairs dans leurs propositions…
Source Alter Eco